Accueil Actualités Affaire Garnah, avocate victime d’agression au poste de police d’El Mourouj 5 : Menaces d’escalade

Affaire Garnah, avocate victime d’agression au poste de police d’El Mourouj 5 : Menaces d’escalade

L’Association des jeunes avocats se prépare à la mobilisation générale pour avoir gain de cause. Les jeunes avocats entameront des sit-in ouverts aux bureaux des procureurs généraux au sein de toutes les cours d’appel du pays, en protestation contre l’instrumentalisation de la loi et les procès arbitraires et sélectifs ciblant certains avocats dans l’exercice de leurs fonctions

L’affaire de Nesrine Garnah, la jeune avocate victime présumée d’une agression commise, le 4 août dernier, par le chef de police d’El Mourouj 5, alors qu’elle accompagnait son client lors d’un interrogatoire, n’a pas fini, semble-t-il, de faire couler de l’encre. D’ailleurs, la mobilisation sécuritaire qui avait eu lieu, il y a deux semaines, aux alentours du tribunal de première instance de Ben Arous, en signe de soutien audit chef de police accusé, avait alors suscité la colère des avocats, sur fond d’une grève générale observée, le 16 octobre, dans les différents tribunaux de la République.

Depuis, les robes noires signent et persistent. Pas plus tard qu’hier, lundi, les jeunes avocats avaient saisi la justice, déposant une plainte contre le juge d’instruction au tribunal précité pour «avoir fabriqué une fausse preuve relative à une infraction imaginaire», comme le stipule l’article 142 du code pénal. Des actions en justice sont également intentées à l’encontre du porte-parole du même tribunal et la présidente du Syndicat des magistrats tunisiens, accusés «d’avoir colporté des informations mensongères pour induire en erreur sur un faux acte criminel».

Dans une récente déclaration à l’agence TAP, le président de l’Association des jeunes avocats, Me Tarek Harakati, a affirmé avoir délégué l’affaire Garnah à un comité de défense, lequel a été chargé de déposer des plaintes pour tentatives de manipulation et de banalisation de l’affaire d’agression de la jeune avocate. Selon l’Association, le fait de ne pas étayer l’enquête des arguments de violence et de séquestration faites à la victime signifie que la justice est en danger. «Les responsables des structures judiciaires agissent contre la justice», déduit-elle.

Menace d’escalade !

Et pour cause ! La même association a annoncé avoir envoyé une série de correspondances au rapporteur spécial des Nations unies chargé de l’indépendance de la justice et des avocats, au secrétariat général du conseil des ministres arabes de l’Intérieur, ainsi qu’au président de la République, Kaïs Saïed, en tant que chef du Conseil national de sécurité, pour lui imputer la responsabilité de tout ce qui nuit à la sécurité et la paix sociale dans le pays.

Elle l’exhorte à appliquer l’article 4 du décret gouvernemental  2017-70.

Par ailleurs, les jeunes avocats se préparent à se mobiliser massivement pour avoir gain de cause. Ils vont ainsi commencer par observer des sit-in ouverts aux bureaux des procureurs généraux au sein de toutes les cours d’appel du pays, en protestation contre l’instrumentalisation de la loi et les procès arbitraires et sélectifs ciblant certains avocats dans l’exercice de leurs fonctions.

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